Phèdre

Après avoir avoué son amour à Hippolyte, le fils de son mari Thésée qu'elle croit mort, Phèdre, héroïne tragique par excellence, n’arrive ni à vivre ni à mourir, dévorée par la passion. Quel destin attend la jeune reine au retour de son époux qu'elle a ainsi déshonoré ?
Comme Racine l'écrit, elle n'est “ni tout à fait coupable, ni tout à fait innocente”.
Phèdre, en effet, est à l'origine une tragédie familiale et politique. Les personnages sont constamment reliés à leur passé et aux origines mythiques de leur sang monstrueux qui les possède et les anime. Le demi-frère de Phèdre c'est le Minotaure !

Chez Racine, c'est la passion qui possède les personnages et dirige leur trajectoire. Cette “maladie d'amour” brûle ici d'une “flamme noire”, comme le poison que Phèdre versera finalement dans ses “brûlantes veines”.
Et si Racine s'était lui-même représenté dans Phèdre, brûlant lui aussi, d'une passion coupable pour la fille de la Duparc ? On comprendrait mieux peut-être, la force et l'évidence de quelques-uns des plus beaux alexandrins de la langue française.

Mais aussi ce long silence de 12 ans qui suivit la publication de cette dernière pièce profane, 12 ans pendant lesquels Racine s'est tu.